Comment avoir la foi dans le Divin, faire confiance au Plan divin, au lieu de planifier (ennéagramme* 7) ? Il faut aussi accepter le Plan divin (ce qui est), même s’il ne correspond pas à nos attentes et nos préférences. L’inquiétude, c’est la peur que les choses ne se passent pas selon nos attentes et nos préférences, ou selon notre planning, et les actions (œuvres) faites avec préméditation, en vue d’un but égoïste, puisque c’est le nôtre et non celui du Divin. Le wu-wei,* c’est ne plus agir en fonction de nos désirs personnels, mais de répondre aux demandes de l’environnement, ou, selon la Bhagavad Gita, de suivre notre nature : si on est soldat, faire la guerre, si on est boulanger, faire du pain, si on est prostituée, faire l’amour, si on est peintre, faire des tableaux. Encore faut-il savoir ce qu’on est, quelle est notre nature.

L’amour du Divin, la dévotion, c’est faire confiance au Plan divin, sans conditions… alors il n’y a plus d’inquiétudes, de doutes, de stratégies, de choix, d’efforts pour créer sa propre réalité, au lieu de vivre la réalité divine. Reste encore à savoir quelle est la réalité divine, comment être ouvert à elle et la reconnaître ? Amour, patience, unité, dit Swami Vishwananda ! Et surtout : surrender the mind to the Divine, cesser d’écouter les préoccupations du mental !

Dévotion

Swami Vishwananda dit que la dévotion c’est de complètement soumettre (surrender) l’esprit au Divin. Qu’est-ce que cela signifie ? Et comment le pratiquer concrètement dans la vie quotidienne ?

D’abord, qu’est-ce que le Divin ? Dieu, Shiva, Krishna ? Ou est-ce la pure conscience que symbolise Shiva ? Ou est-ce simplement ce qui est : la réalité ? Aimer ce qui est, dit Byron Katie. N’est-ce pas aimer le Divin, puisque « ce qui est » est la manifestation du Divin ? Que veut dire alors aimer ? Pas aimer dans le sens de like par rapport à dislike. Aimer dans un sens absolu, élevé et non duel, qui n’a pas d’opposé, mais est une complète soumission (surrender), un complet sacrifice (selon les Védas), un complet engagement (la clé génétique 29, dont le siddhi* est la dévotion !), dire oui, un oui inconditionnel à la vie, à ce qui est. Cet amour est la vraie dévotion, dont seul est capable le « Moi », quand il est uni avec le Divin, donc avec toutes les choses et tous les êtres. Car le « moi », l’ego, est incapable de dire oui, il refuse toujours, il like mais dislike le moment d’après, il est gouverné par le mental qui juge, qui critique, qui commente sans cesse, et refuse toujours de se soumettre (surrender), donc d’aimer vraiment, d’avoir une vraie dévotion.

* Ennéagramme : système d’étude de la personnalité humaine introduit en Occident par Gurdjieff au début du 20e siècle. Il décrit neuf types de caractère dont les liens sont représentés par les côtés d’un diagramme polygonal à neuf sommets appelé ennéagramme.

* Wu wei (chinois) : littér. ne pas faire, non-action. Le wu wei est une philosophie de vie prônée par les taoïstes, qui consiste à s’abstenir de toute intention d’accomplir quoi que ce soit. Le pratiquant du wu wei se contente de suivre le flux de la vie en répondant spontanément aux besoins et aux demandes qui se présentent.

* Siddhi : fondation du système des Gene Keys développé par Richard Rudd, le Spectre de la conscience révèle que chacun des soixante-quatre aspects de la personnalité humaine (symbolisé par une clé génétique, un hexagramme du Yi Jing ou une porte du Human Design) comporte trois attitudes fondamentales qui correspondent à trois niveaux de conscience : une attitude négative (celle de la victime) : l'ombre ; une attitude positive (celle de l'être en chemin) : le talent ; et une attitude éveillée (celle de l'être accompli qui a transcendé la dualité des deux autres) : le siddhi. 

20-21 août 2016, Cabrières d’Aigues