AIMER LA VIE - 2

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Aimer ce qui est

1153 Poème de couleurs

1153 Poème de couleurs

Recevoir, accueillir tout ce qui arrive avec gratitude, et comme une bénédiction. C’est le refus de la réalité qui cause la souffrance. Dans les relations, ne pas avoir d’attentes et ne rien demander, mais tout donner : alors, il n’y a plus de conflit. Les gens sont comme les chiens, quand on leur donne ce qu’ils veulent, ils vous lèchent, quand on le leur refuse, ils vous mordent. L’être humain demande, exige sans cesse ce qu’il aime, et refuse, rejette ce qu’il n’aime pas. Ce qu’il aime est bien, ce qu’il n’aime pas est mal. Le sage a transcendé la dualité du bien et du mal. Les choses sont ce qu’elles sont, elles ne sont ni bien ni mal, elles sont toutes l’expression du divin, mais une expression fugitive, qui surgit de la conscience et s’y résorbe. Il faut la contempler avec émerveillement, mais sans s’y attacher. Ce n’est que le jeu de la manifestation dans l’espace-temps : la danse de Shiva, pure conscience omniprésente (mais non localisée) et intemporelle. Elle n’affecte pas ce que nous sommes : présence silencieuse et tranquille, joie sans objet.

Refuser la réalité, c’est rompre l’harmonie, créer un conflit, une séparation. L’amour pour tout ce qui est, accepte tout, englobe tout, c’est l’unité, l’harmonie.

Le vrai bodhisattva accepte les êtres comme ils sont, voit leur pureté et leur beauté intérieures, leur essence, et ne veut en aucun cas les changer. C’est aussi le vrai amour !

Laisser les autres faire ce qu’ils veulent, ce qu’ils imaginent qui va les rendre heureux. Tant qu’on s’y oppose, c’est qu’on privilège son intérêt personnel et égoïste.

Quand il n’y a plus de préférence, il n’y a plus de choix, de décision à prendre, on se laisse porter par le flux de la vie, sans résistance, dans la paix et la joie de l’indicible.

Lorsque des préférences surgissent, observer son immaturité !

Pour beaucoup de gens, l’amour est limité à la satisfaction de leurs besoins sexuels ; si le conjoint ne veut plus les satisfaire, ou satisfait ceux de quelqu'un d’autre, on ne l’aime plus ! Ils n’aiment pas l’autre, ils aiment la satisfaction de leurs désirs.

Le shivaïsme tantrique du Cachemire, c’est jouir (frémir) de ce qui arrive dans l’instant. C’est donc une jouissance constante : tout est frémissement ! Tout se libère spontanément dans le frémissement de la conscience !

Le bonheur produit par la satisfaction d’un désir n’est pas le vrai bonheur, car il ne dure qu’un court instant qui précède l’apparition du désir suivant. C’est une quête sans fin qui ne produit jamais de satisfaction durable.

 

21 juillet 2014, Cabrières d’Aigues

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